Toi qui veux de l’essence pour aller travailler

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Toi qui veux de l’essence pour aller travailler, qui ne comprends pas qu’une « minorité » de gens bloque la plupart du pays, qui expliques à qui veut l’entendre que l’essence est un besoin, que sans celle-ci, tu ne peux pas te rendre sur ton lieu de travail, que les grévistes sont bien gentils mais qu’il « y en a qui bossent, eux ».

Toi qui ne comprends pas que si l’on en arrive à ce genre d’extrémités, c’est que c’est peut-être la seule solution pour que tu puisses te rendre demain à ton travail en consommant ton essence si durement méritée après avoir travaillé durement pour la payer.

Toi qui n’es pas près à faire le sacrifice de quelques jours de déplacements pour préserver le droit du travail qui est l’une des conditions aboutissant à ton bien être quotidien et à ton si fort désir d’aller travailler.

Toi qui n’as peut-être pas pensé à en profiter pour tester un moyen alternatif à la consommation de carburant pour te déplacer comme le vélo si tu es seul à te déplacer ou les remorques et autres vélo-cargos pour transporter du matériel ou des enfants sans être obligé d’y adhérer par la suite mais qui pourras au moins dire « j’ai essayé ! »

Toi qui continues à utiliser ton automobile pour faire des trajets seuls de moins de 5 km en excès de vitesse urbain pendant que des priorités tels que les véhicules d’urgence ont bien plus besoin de carburant que toi.

Toi, oui toi, je te souhaite bon courage pour la suite et espère sincèrement que tes prochains seront généreux avec toi.

Les castes d’usagers

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« Certains cyclistes sont vraiment inconscients ! » C’est une phrase qu’on entend très souvent de la part … des automobilistes.

Mais ces automobilistes, qui sont-ils ? Des personnes qui ne vivent que dans leur voiture ?

Qui sortent de chez eux, qui entrent aussitôt dans leur automobile et qui n’en ressortent qu’une fois arrivés à destination ?

J’ai même débattu sur la priorité absolue du piéton lors de la traversée de la chaussée en ville et une automobiliste convaincue m’a répondu « je trouve que les piétons sont dangereux, on est tout le temps obligé d’anticiper ce qu’ils vont faire car ils ne font pas attention ».

« Ils »… comme si cette personne était née avec 4 roues et un moteur et n’était jamais elle-même piétonne.

Il existe en effet des cyclistes dangereux qui n’observent pas la circulation ou qui prennent des libertés au moment où il aurait peut-être fallu qu’ils ne les prennent pas.

On peut en effet débattre sur le respect absolu du code de la route automobilo-centré par les cyclistes et sur le fait que les cyclistes aient leurs erreurs récurrentes sur la route et sur le fait que la plupart des automobilistes aient également les leurs (encore un automobiliste qui ne met pas son clignotant, encore un automobiliste qui dépasse un cycliste en le frôlant de quelques centimètres, encore un automobiliste qui grille le stop à un cycliste car il pensait qu’il avait le temps, encore un automobiliste qui se gare sur les trottoirs/pistes cyclables/places handicapées/passage piéton -rayer la mention inutile-)

Mais au-delà de ces clivages, sommes-nous réellement cantonnés à un seul rôle sur la voie publique ? Bien que la plupart des automobilistes n’aient jamais touché un vélo de leur vie, une grande partie a déjà été dans la peau d’un cycliste un jour et a peut-être vu les choses différemment à cet instant. Et s’ils n’ont jamais mis les mains sur un guidon, la plupart est au moins piéton quotidiennement.

Les rôles changent régulièrement, et la capacité de certains à l’oublier est parfois impressionnante.

J’encourage d’ailleurs toutes les personnes qui occupent en très grande majorité l’un de ces rôles à essayer les autres rôles dans la mesure du possible, ne serait-ce que pour comprendre la façon dont est perçu l’environnement selon son moyen de transport.

Quand je monte en voiture avec un cycliste utilitaire régulier, son attitude est souvent très différente de celle de l’automobiliste qui n’est pas habitué au vélo. A l’inverse, c’est au volant d’une voiture qu’on comprend parfois en quoi certains comportements cyclistes qui semblent anodins peuvent avoir un effet surprenant et donc dangereux dans la circulation.

Même si je reste persuadé que c’est à la voiture de s’adapter en toute circonstance car elle n’est jamais prioritaire en ville, étant dangereuse de par elle-même et ses occupants étant moins vulnérables que les autres catégories rencontrées, il existe parfois des situations tellement inattendues provoquées par des cyclistes ou par des piétons que même l’automobiliste respectueux de la priorité des déplacements vulnérables peut se faire surprendre.

Mais il serait intéressant que les automobilistes habitués à pester contre la caste des cyclistes se rappellent que la caste des automobilistes représente un danger permanent auquel il faut régulièrement s’adapter, surtout lorsqu’elle ne respecte pas les règles de sécurité élémentaires, ce qui lui arrive plus souvent qu’à son tour.

Au-delà de tout cela, rappelons nous que chaque situation est unique et que la rencontre de deux usagers de la voie publique dont l’un fait une erreur n’engage que les personnes qui s’y trouvent et non le reste de la caste à laquelle on souhaite associer l’un des deux protagonistes.

Quelque soit son moyen de transport et sa caste, il n’existe qu’une règle absolue : l’être humain pense d’abord à lui-même, et s’il le peut, il fera attention à l’autre, mais c’est secondaire.

Je n’ai pas le choix !

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Lorsque paraissent certains articles sur la toile prônant l’usage des solutions alternatives à la voiture, une horde de commentaires paraissent souvent exprimant un semblant de désarrois masquant une justification mal assumée :

« Je n’ai pas le choix, j’habite à la campagne ! »

J’ai créé ce blog, à la base, dans le but de partager une expérience permettant de montrer d’autres choix à ceux qui souhaitaient explorer d’autres pistes que la voiture individuelle pour la majorité de leurs trajets.

Depuis, plusieurs connaissances sont venues vers moi en assumant difficilement des choix de vie isolée à la campagne ou leur dernière utilisation de la voiture pour se rendre à un mariage.

Il est vrai que certains prosélytes rejettent et fustigent tout choix de la voiture, mais comme je tente de l’exprimer à travers les divers articles depuis la création du blog, je n’estime pas être en mesure de donner des leçons de morale à qui que ce soit, mes idées n’étant pas forcément supérieures à celles des autres et n’étant moi-même pas exempt de défauts sur bien des décisions et choix de vie.

Le problème n’est donc évidemment pas d’avoir choisi d’habiter à la campagne et isolé de tout : c’est un choix qui peut être assumé, et qu’on n’a pas forcément envie de justifier. Après tout, choisir de privilégier un environnement sain et calme pour élever des enfants au détriment de la qualité de vie communautaire (pollution, création de grands axe routiers, etc.) peut être débattu avec le choix du respect de la vie communautaire au détriment parfois de la qualité de vie quotidienne du foyer.

Tout n’est bien sûr pas aussi simple et le premier choix a également des effets négatifs sur la qualité de vie du foyer (isolement communautaire et culturel, dépendance des enfants pour tout déplacement, etc.) tout comme le deuxième choix a des aspects négatifs sur la vie communautaire (le regroupement en agglomération urbaine de centaines de milliers de gens avec toutes les infrastructures que ça implique est-il idéal en terme du respect de la planète ?).

Tout ceci peut largement être débattu et je n’ai pas la prétention d’y apporter une réponse ici. J’irai même plus loin, ce n’est pas et ça n’a jamais été la prétention ni le but de ce blog.

En revanche, l’utilisation ou la justification de la voiture peuvent sembler grossières à certains moments, et c’est sur ces points qu’il peut être important de se pencher.

L’utilisation de l’outil voiture à outrance par habitude ou par éducation peut par exemple être changée pour le bien de tous et sans mauvaise contrepartie.

Il n’y a rien qui puisse justifier un trajet de moins de 5 km en voiture quand on n’a personne à transporter, rien à transporter et qu’il fait beau temps (je vois déjà les habitants des régions montagneuses me pointer du doigt)

Être frileux ou vouloir se protéger des intempéries, souhaiter s’aider d’un véhicule motorisé pour transporter des charges sur certaines distances ou pour transporter plusieurs personnes, avoir un problème physique ou de grandes distances à réaliser peuvent être des situations qui peuvent expliquer le choix de la voiture.

Dans 90 % des cas (source : pifomètre), il est possible de faire autrement, on ne peut donc pas dire « je n’ai pas le choix » (voir les autres articles du blog pour savoir comment), mais dans presque 100 % de ces cas, la voiture est la solution la plus confortable et peut donc se justifier si on accepte d’assumer le fait que c’est un choix de confort.

Ce qui est étrange, c’est que la plupart des gens avec qui j’ai pu débattre ne semblent pas assumer cette notion de choix de confort, comme si choisir le confort était la chose la plus inhumaine que l’on puisse faire et que cela nous faisait passer pour la plus abjecte des personnes.

Pourtant, garder ce confort pour ces conditions particulières mais choisir le vélo, la marche à pied ou les transports en commun dès que c’est possible permettrait déjà à une grande quantité de personnes de faire évoluer les choses de façon considérable.

Car une chose est importante : Le changement de certaines petites habitudes par le plus d’individus possible peut avoir un réel impact à grande échelle.

Sur pratiquement chaque publication sur la toile d’articles expliquant comment se rendre au travail à vélo, on peut lire le fameux message d’un intervenant « mais moi je peux pas, j’ai choisi une maison à 100 km de la première boulangerie dans une région où il pleut 300 jours par an ».

Alors oui, on peut avoir choisi une vie dépendante de la voiture et l’assumer, ce choix de vie peut être défendu par différents arguments, peut respecter une certaine vision de la vie et mérite un débat à part entière sur les priorités de la vie de chacun pour être jugé ou non.

Ce genre de conseil sur le vélo s’adresse évidemment à tous ceux qui voudront le lire et qui pourront en tenir compte, il y a énormément de gens qui pourraient sans aucun problème réel se rendre au travail à vélo la très grande majorité de l’année et qui ne le font pas. C’est la même chose pour tous les trajets utilitaires courts, car avoir un travail à 30 km sans transports et imposant la voiture ne justifie pas l’utilisation d’un moteur pour aller poster une lettre à la poste à 2 km.

Et même là, personne n’oblige personne à le faire, l’idée est simplement suggérée avec les conseils qui vont avec, car c’est comme ça que les choses avanceront, ces articles ne cherchent pas à juger les gens mais à apporter des conseils. Le fait qu’ils provoquent des levées de bouclier est assez symptomatique d’un malaise par rapport à l’automobile.

Mais commencer par arrêter de justifier des mini-trajets en voiture par son utilisation utile dans la plupart des autres cas et accepter que choisir un endroit de vie dépendant de l’automobile est un choix de vie qui peut largement se défendre et non un choix imposé, c’est déjà une belle avancée.

La place du piéton

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Après la publication de mon précédent article sur le site rue89 et après tri des différents commentaires, j’ai remarqué que certains revenaient plusieurs fois et accusaient les cyclistes de prendre toute la place aux piétons.

La question est intéressante et mérite d’être posée : Après la toute-puissance de la voiture en ville, serions-nous à présent devant un règne impérial et sans compromis du vélo dans l’espace urbain ?

Au niveau de la circulation, l’espace urbain semble divisé en plusieurs zones : l’hyper-centre, le reste de la ville centre et la banlieue proche, ensuite on tombe dans le même type de circulation que dans les très petites villes et la campagne avec une densité de circulation suffisamment faible pour que chacun y trouve sa place (et surtout une raréfaction des cyclistes utilitaires et des piétons).

L’hyper-centre de la plupart des grandes villes est de plus en plus souvent piétonnier avec une certaine tolérance aux vélos.

Les cyclistes ont probablement une carte à jouer à cet endroit car c’est le lieu type de rencontre de modes de déplacements « doux » où chacun devrait pouvoir flâner en croisant les autres sans danger et sans gêne nocive : c’est la fameuse illustration idyllique ressortie à chaque nouveau projet d’aménagement où sont représentés piétons, parents avec des poussettes, rollers et vélos se rencontrant joyeusement.

Dans les faits, la réalité n’est pas toujours aussi rose. Beaucoup de cyclistes continuent à évoluer à la même allure que dans les rues classiques et deviennent une gêne pour les piétons qui manquent de se faire renverser et qui sentent une oppression constante face à un élément évoluant à une vitesse bien supérieure à la leur qu’ils ont du mal à percevoir et qui les obligent à une vigilance constante dans un lieu qui appelle pourtant à la flânerie.

Le paroxysme est atteint lorsque les cyclistes utilisent leur sonnette pour indiquer aux piétons qu’ils gênent et qu’ils doivent s’écarter pour laisser le passage au tout puissant vélo.

Je trouve, pour ma part, qu’une sonnette de vélo est aussi agressive qu’un avertisseur de voiture. Les décibels sont bien évidemment largement inférieurs, mais l’importance est dans la signification.

Les automobilistes utilisent leur klaxon dans 4 cas : pour avertir d’un danger immédiat (utilité réelle et autorisée de l’avertisseur), pour indiquer son mécontentement (utilisation purement inutile et ne servant qu’à augmenter l’irritabilité des personnes impliquées dans un problème de circulation), pour prévenir d’un danger (virage sans visibilité, etc., deuxième utilisation utile et autorisée) et enfin pour indiquer qu’un autre usager gêne leur progression.

C’est cette dernière utilisation qui est insupportable pour un cycliste lorsqu’il se place, par exemple, au milieu d’une rue étroite sans largeur suffisante pour être dépassé à 1m et que l’automobiliste de derrière cherche à passer par tous les moyens par impatience.

C’est exactement la même utilisation lorsqu’un cycliste fait retentir sa sonnette pour demander aux piétons de s’écarter de leur passage.

Il y a bien évidemment des exceptions et il est normal d’avertir des piétons situés sur une piste cyclable lorsqu’ils bloquent le passage : mais là encore, les cyclistes ont ce bonheur de ne pas rouler enfermés, pourquoi ne pas utiliser la parole et indiquer simplement aux personnes qui bloquent qu’elles empêchent de passer ?

Est-ce qu’on utilise une sonnette lorsqu’une personne bloque le passage dans un couloir de bâtiment ?

Mais dans un certain nombre de cas observés, le cycliste demande au piéton de lui libérer le passage alors qu’il marche simplement sur une voie qui lui est parfaitement autorisée et lui fait ainsi revivre le calvaire du cycliste dans sa rue étroite.

Le vélo des espaces piétonniers devient la voiture des rues circulables et se voit alors l’objet d’une opposition finalement justifiée.

Il me semble pourtant parfaitement possible de faire cohabiter piétons et cyclistes à une allure raisonnable permettant même aux vélos d’aller légèrement plus vite que les marcheurs et d’arriver à ces fameuses illustrations idylliques.

Le deuxième espace est donc le reste de la ville-centre, autour de l’espace piétonnier, là où l’on trouve les boulevards et autres rues bordées (ou non) de pistes cyclables.

La présence de plus en plus fréquente de pistes cyclables règle en partie le problème : chacun a sa place, les voitures au milieu, les vélos sur les bords, les piétons sur les côtés. On pourrait bien évidemment parfaitement remettre en cause ces dispositions. Voir des automobilistes hurler au scandale du vélo qui prend toute la place au piéton lorsque ce dernier est relégué aux bords de la chaussée pour faire la part belle à l’automobile est finalement assez ironique.

Passages piétons tous les 200m, largeur de certains boulevards à traverser, îlots centraux avec traversée en deux fois, etc. : les chemins piétons hors des centre-ville n’ont jamais été aussi compliqués que depuis la prédominance de la voiture en ville et seule la mise en place de plateaux piétonniers boutant la voiture hors de ces centre-ville a rendu la situation à nouveau vivable pour les marcheurs.

Pourtant, le vélo pose encore problème pour les piétons à cet endroit : les pistes cyclables sur les trottoirs.

Certains cyclistes se défendent en expliquant qu’il s’agit de décisions municipales et que les cyclistes ne sont pas responsables, mais il serait facile de leur rétorquer que l’adaptation des villes aux voitures découle tout autant de décisions municipales et que finalement, les automobilistes n’y sont pas pour grand-chose.

Pourtant, ce n’est pas tout à fait exact. Là où la ville avait clairement été modifiée en profondeur pour s’adapter à la voiture en poussant tous les autres de son passage pour lui faire une place de choix, les pistes cyclables des trottoirs ont, elles, été créées pour écarter le vélo des routes et ne pas gêner les automobiles : il ne s’agit donc pas de créer de la place pour les vélos, mais de les parquer avec les piétons, là où ils ne gêneront pas la circulation automobile.

Si l’on souhaite avoir une réelle politique cyclable et réellement donner une place au vélo, c’est rarement pour proposer une alternative à la marche à pied : le but est de proposer une alternative au déplacement en automobile, c’est donc sur la chaussée et non sur le trottoir que les pistes doivent être créées.

Le problème est que la création d’une piste cyclable est soumise à des règles et que les largeurs de chaque voie doivent obéir à des normes : il n’y a pas toujours la place de créer une piste cyclable.

Une solution ? Passer la voie en sens unique et libérer de l’espace pour les vélos : les trottoirs restent intacts et les vélos prennent une place à la voiture. Est-ce que les automobilistes/piétons-quand-ils-veulent qui hurlent au scandale du cycliste tout puissant seront satisfaits ? Rien n’est moins sûr.

Enfin, le dernier espace, la banlieue proche, celle qui est suffisamment densément peuplée pour avoir un flot de circulation régulier. Celle-ci est bien souvent complètement oubliée par les politiques cyclables et ni les piétons, ni les vélos n’y ont le droit de cité : ici, seule la voiture compte.

Les vélos sont de toute façon une gêne car ils occupent une place trop centrale sur la chaussée due à des routes souvent étroites.

Quant aux piétons, ils sont remisés sur des ersatz de trottoirs souvent trop étroits pour y marcher à deux, défoncés, remplis de poteaux et de poubelles et entrecoupés par des bateaux tous les 50m. Il est simplement impossible de s’y déplacer avec une poussette.

Il existe certains trottoirs larges et non encombrés. Ils servent en général de parking automobile. Rappelons-nous : « il faut bien qu’on se gare quelque part ».

Le piéton est donc complètement occulté par l’automobile et n’a absolument aucun droit en proche banlieue, et ce n’est clairement pas le vélo qui en est la cause ici.

Écouter la route

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J’avais écrit un article avec des conseils sur les différentes façons d’écouter de la musique à vélo de la façon la plus sécurisée qu’il soit (car oui, c’est possible), mais devant les annonces de loi récentes, j’ai dû annuler cette publication.

En effet, le gouvernement a décidé que seraient interdites les oreillettes dits « kits mains libre » dans les voitures et à vélo, mais également les casques (de musique) à vélo à partir du 1er juillet 2015.

L’idée n’est pas forcément dénuée de sens en ce qui concerne les oreillettes, que ce soit en voiture ou à vélo, car la concentration demandée pour se concentrer sur ce qu’on entend dans l’oreille et ainsi pouvoir tenir sa conversation est supérieure à celle dont on a besoin pour écouter une personne physiquement présente.

Or cette concentration détournée peut faire défaut lors d’une situation dangereuse où elle aurait dû être portée sur la circulation.

Pour la musique, l’écoute à bas volume permet d’avoir une ambiance sans demander de concentration et revient à l’écoute de l’autoradio dans une voiture.

Le problème n’est pas en soi de ne plus pouvoir écouter de musique à vélo, les gens le feront quand même, ils partageront simplement la musique avec tous les piétons présents (merci pour eux), et le besoin est loin d’être vital. Le problème est surtout dans le principe de décision de cette loi.

Pourquoi est-ce que l’on souhaite interdire les écouteurs à vélo ? Parce qu’ils empêchent d’entendre les bruits de la circulation.

Outre le fait que le seul danger réellement mortel que l’on peut entendre dans la circulation est encore et toujours l’automobile et que les autres usagers en pâtissent encore sans avoir rien demandé (voir article précédent), on part donc du principe qu’il est normal que des éléments de la circulation soient bruyants et que c’est même grâce à ça qu’on peut être en sécurité.

Donc non seulement on approuve les bruits gênants de la circulation, mais on nous force en plus à les écouter.

Le problème ne s’arrête pas là : comment sont donc pris en compte les éléments non bruyants de la circulation ? Si on suit cette logique, ils ne devraient plus avoir le droit de circuler car on vient de montrer avec cette loi que le son était primordial dans la sécurité routière.

Un vélo ne fait pratiquement aucun bruit, un piéton encore moins, la plupart des rollers non plus. Ceci pose déjà un réel problème dans le sens où les gens ne se fient justement qu’à leur ouïe pour vérifier la circulation et ne regarde pratiquement jamais la route.

Combien de cyclistes ont vécu cette situation lors d’un croisement de passage piéton, un piéton traversant et n’entendant pas de bruit de moteur, allant bon train vers l’autre côté et manquant de provoquer un accident. « On ne vous entend pas arriver ! » Bah non, en effet, certains usagers de la voie publique sont plus discrets que d’autres.

Pourtant, ça semble en gêner certains. Je me souviens d’un jour où je quittais mon domicile à vélo par une toute petite rue dans laquelle les piétons ont l’habitude de marcher sans aller particulièrement sur les trottoirs (et je les soutiens sur ce niveau, l’espace publique étant à tout le monde) : j’ai doublé un piéton qui s’est mis à tourner au même moment pour grimper sur le trottoir en évitant l’accident de justesse. Le piéton m’a alors rétorqué : « il faut rajouter un moteur (thermique, qui fait du bruit, n.d.a.) sur votre vélo, on ne vous entend pas arriver ! ».

Ajouter un moteur bruyant à mon vélo qui enlèverait tout ce qui fait l’intérêt d’un vélo pour qu’on puisse m’entendre arriver, j’avoue ne pas y avoir pensé !

A tout cela s’ajoute la question des rollers : assimilés aux piétons dans le code de la route, ils auront théoriquement le droit de porter des écouteurs. Pourtant, ils peuvent aller à la vitesse de circulation d’un vélo en pleine ville et présentent plus de risques (freinage moins précis, équilibre précaire), la situation est donc totalement absurde.

Encore une fois, la voiture décide pour tous de ce qui est bon pour notre sécurité lorsqu’elle est seule à représenter un réel danger, bienvenue dans le monde de l’automobile.

La loi du plus fort

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Devant un triste constat (1 enfant tué par mois à vélo), une opération menée par une assurance a été reconduite devant la demande de l’éducation nationale et de la direction à la sécurité et à la circulation routières : il s’agit d’une sorte de « permis vélo » (sans validité légale, ce n’est que de la prévention) durant laquelle on apprend à nos enfants à maîtriser leur sécurité sur la route.

La plupart des automobilistes et/ou parents voient très certainement ce genre de projets d’un très bon œil : apprendre à nos enfants à faire face aux dangers de la route, c’est s’occuper de leur sécurité et donc les protéger.

Ceci ne me paraît pourtant pas être dans la bonne logique des choses. Doit-on l’apprendre également aux chats, aux hérissons, et aux divers animaux écrasés sur le bord des routes régulièrement ? Les enfants vont-ils devoir également passer un permis piéton, puisqu’il est fréquent qu’en jouant sur le trottoir, l’un d’eux finisse sur la route ?

Il convient bien évidemment aux parents et à l’éducation nationale d’éduquer les enfants sur les dangers qu’ils encourent dans le monde extérieur (ainsi qu’à leur domicile) mais axer une campagne sur la prévention des enfants me semble viser la mauvaise cible.

Ceux qu’il faut éduquer, ce sont ceux qui sont dangereux, ce n’est pas aux enfants d’apprendre à faire particulièrement attention aux voitures mais aux automobilistes d’apprendre à faire particulièrement attention aux enfants, aux piétons de façon générale, aux animaux et à tout être évoluant dans l’espace public.

La réponse des automobilistes est souvent la même : « il faut bien qu’on ». Ainsi, il faut bien qu’on puisse rouler sans faire attention à tout, il faut bien qu’on puisse se garer quelque part (excuse majoritaire donnée lors d’un reproche sur un stationnement ou un arrêt sur trottoir ou sur piste cyclable), en bref, il faut bien qu’on puisse vivre avec notre automobile et il faut bien qu’on puisse tout faire avec notre automobile, quitte à nuire au reste de la population : ils n’auront qu’à s’adapter.

On en vient donc à expliquer aux parents avec des poussettes qu’ils peuvent parfaitement changer de trottoir s’ils sont gênés par un mauvais stationnement, à expliquer aux enfants que leur lieu de vie quotidienne est très dangereux et qu’ils doivent être armés jusqu’aux dents en matière de prévention avant d’oser faire un pas dehors, pendant qu’on explique aux automobilistes qu’on a prévenu les autres et qu’ils peuvent rouler et se garer tranquillement afin de profiter au maximum de leur outil de déplacement indispensable.

Pendant ce temps, on applique des lois pour faire bonne mesure interdisant les stationnements ou arrêts sur les trottoirs ou les pistes cyclables ou réduisant la vitesse des automobiles à  30 km/h dans la plupart des quartiers très fréquentés ou sur les routes à caractère dangereux, et on ne les applique jamais ou qu’à titre très exceptionnel.

Ceci suffit pourtant à faire crier au scandale le corps automobiliste sur le fait qu’ils sont pris pour des « vaches à lait », qu’on en veut à leur argent et que ces lois ne sont absolument pas justifiées puisque leur automobile n’est absolument pas dangereuse : la preuve, on apprend aux enfants à passer le permis vélo pour que les voitures soient moins dangereuses.

Le dernier arrivé dans l’espace commun et le plus dangereux a donc eu gain de cause et les autres n’auront qu’à lui laisser la place.

Lafontaine le disait : la loi du plus fort est toujours la meilleure.

La voiture : le moyen de déplacement absolu sur longue distance

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Il y a peu, nous discutions mariage et voyages de noces avec des collègues. J’ai expliqué que, pour notre part, nous n’avions pas fait de voyage pour diverses raisons (principalement budget, mais également pas de volonté de voyager à ce moment, tout étant une question de priorité).

La réponse de l’un d’entre eux m’a un peu laissé sur place : « de toutes façons vous ne pouvez pas vraiment voyager, à vélo vous n’allez pas aller très loin… »

Où l’on apprend deux choses : Le fait qu’on soit limité à quelques kilomètres avec un vélo et le fait que la voiture soit l’unique moyen de voyager sur de longues distances.

Pour la première chose, le tourisme vert a encore du mal à trouver une visibilité auprès du grand public mais il existe pourtant de vraies possibilités de voyager à vélo sur de très longues distances. Certains vont même jusqu’à faire le tour du monde à vélo !

Sans aller jusque là, il a été mis en place plusieurs vélo-routes avec des tracés européens très intéressants permettant de parcourir de très longues distances en traversant plusieurs pays de façon sécurisée et adaptée pour le voyage à vélo.

Tous les trajets sont loin d’être finalisés, mais certains comme l’eurovélo 6 (débutant par la Loire à vélo)  ou l’eurovélo 1 sont très avancés et permettent, après un minimum de préparation malgré tout, de très beaux voyages et de réels « road trips » à vélo de plusieurs milliers de kilomètres.

La préparation physique n’est pas réellement nécessaire (il ne s’agit pas d’effectuer une traversée de l’Europe à 40 km/h de moyenne, ni de faire 200 bornes par jour) mais une habitude du vélo, même en ville, est nécessaire, ne serait-ce que pour habituer le corps à certaines postures et ainsi éviter les courbatures et les douleurs au fessier. Ces douleurs sont principalement dues au maintien de certaines positions et de certains appuis pendant de longs moments, mais l’effort physique, lui, est très modéré et non générateur de douleur lorsqu’on est en bonne santé générale.

Pour la deuxième chose : Rien ne vous oblige à voyager à vélo si ce n’est pas votre truc, aller au boulot à vélo et traverser le pays à vélo sont deux choses différentes, et le voyage à vélo n’est pas nécessairement au goût de tous. Pour cela, il existe un système de transport public sur longues distance qui a aujourd’hui plus d’un siècle : le train !

Et nonobstant son côté polluant, l’absence de voiture n’empêche absolument pas de prendre l’avion pour les très longues distances, les aéroports étant aujourd’hui souvent accessibles via des navettes partant des principaux centre-villes et ceux de Paris étant accessibles via le RER.

L’absence de voiture n’a donc jamais été un frein aux voyages et ce genre de réactions imaginant qu’ « au delà de l’automobile point de salut » me laissera toujours pantois…

Meurtriers et suicidaires

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Que ce soit dans les commentaires de certains blogs, sur des forums de discussion ou simplement en écoutant les gens parler, j’ai rencontré plusieurs fois la notion de « cycliste suicidaire ».

Les cyclistes, d’après ces échanges, seraient des personnes suicidaires car ne se préoccupant absolument pas de la circulation et se mettant en danger consciemment via les entorses au code qui leurs sont généralement reprochées comme les feux grillés ou les mauvais placements sur la voie.

J’ai plusieurs fois indiqué ma vision des choses sur ces points et je résumerai simplement cette introduction en invitant les cyclistes à la plus grande prudence : restez sur vos deux roues.

Mais si les cyclistes sont suicidaires, peut-on dire que les automobilistes sont des meurtriers ?

La très grande majorité des automobilistes ne cherche bien évidemment pas à tuer les autres usagers, tout comme la plupart des cyclistes ne cherche pas à mourir sous les roues d’une auto.

Ce qui amène ce genre de réflexion est l’exaspération devant certaines situations répétées maintes et maintes fois mettant en danger les usagers vulnérables, de l’un ou de l’autre côté des usagers.

Après avoir traité plusieurs fois ce qui était reproché aux cyclistes, voici en rappel la liste des infractions les plus fréquemment commises par les automobilistes que j’ai pu observées, mettant en danger de mort les cyclistes et pouvant transformer un automobiliste … en meurtrier :

  • Doubler en frôlant à moins d’1m. Pour rappel, l’écart minimum est d’1m en ville, on ne demande à personne de mesurer, mais frôler les cyclistes en les dépassant est non seulement très désagréable pour ces derniers, mais également très dangereux : il suffit d’un écart bref du cycliste sur sa gauche pour éviter un obstacle pour être fauché et finir par terre.
  • Faire une queue de poisson en se rabattant. L’action classique de l’automobiliste qui double le cycliste sans prêter attention à ce qu’il y a devant et qui se rend compte qu’il va devoir freiner rapidement, en se rabattant d’un coup. C’est bien d’avoir une extrême confiance sur les freins des vélos, mais on avouera facilement que cette action peut amener un drame rapidement.
  • Croiser un cycliste lorsqu’il n’y a pas la place de le faire. Ceci revient à le frôler, et c’est dangereux dans les deux sens. C’est vrai, le faible encombrement des vélos amène à penser qu’il est toujours possible de les croiser, or si techniquement c’est souvent possible, cela se fait souvent au détriment de la sécurité du cycliste, notamment lors des dépassements qui amènent à croiser un cycliste sur sa voie. Je me suis déjà vu monter sur le trottoir en urgence pour éviter des rétro …
  • Tourner à droite ou à gauche sans vérifier ce qui vient derrière. Rappel du code de la route : un usager est TOUJOURS prioritaire sur sa propre voie tant qu’aucun signal ne lui indique le contraire. Un cycliste dans sa voie sur la piste cyclable est donc TOUJOURS prioritaire s’il ne rencontre pas de cédez-le-passage ou de stop, tourner avant lui, c’est lui couper la route, et c’est un cas très fréquent d’accidents graves (refus de priorité = risque de collision). Ceci est donc valable pour tourner à droite, mais également pour tourner à gauche, certaines pistes cyclables étant placées au centre de la chaussée.
  • Variante de la piste cyclable coupée : le changement de file inopiné sans vérifier ce qui vient derrière.
  • Griller un feu. C’est ce que reprochent le plus souvent les automobilistes à la grande majorité des cyclistes. Je respecte les feux tricolores pour ma part (choix personnel), et je suis souvent presque « amusé » de voir le nombre d’automobilistes qui ne les respectent pas… les cas les plus fréquents étant lorsque la file qui va tout droit ou qui tourne a le droit d’avancer, ou lorsque le feu vient de passer au rouge.
  • Les priorité non respectées. Pour rappel, les vélos sont soumis au même régime de priorité que les autres usagers de la route, sauf indication contraire. Le cas le plus fréquent est l’automobiliste persuadé d’avoir le temps car estimant qu’un vélo est un véhicule lent. En ville, un vélo peut aller aussi vite qu’une voiture, on n’est pas systématiquement obligé de le laisser passer si sa vitesse est réellement lente, mais il est bon de s’en assurer avant de passer… L’autre cas est le fameux « désolé, je ne vous avais pas vu ». Pour rappel, l’attention portée à la route est primordiale et vitale, quand on ne voit pas sur la route, c’est soit qu’on a mal regardé, soit qu’on a anticipé sa manoeuvre avant même de regarder. Ne pas voir est un tort, pas une excuse. Lorsqu’on conduit un engin aussi dangereux qu’une auto, on DOIT voir, c’est un impératif.
  • Le stationnement sur les pistes cyclables. Le fameux « j’en ai que pour 5 min » ne diminue en aucun cas le danger : il ne s’agit pas que de confort mais de réelle mise en danger. En obligeant le cycliste à faire un écart sur la voie ou circulent les voitures, on crée une situation de danger potentiel. Je me demande comment réagiraient les automobilistes si un cycliste se plaçait en plein milieu de la route pour décharger son porte-bagages.

Après avoir invité les cyclistes à la prudence, j’invite donc les automobilistes à bien respecter les règles élémentaires de la sécurité au volant de leur machine qui reste un élément dangereux dans le paysage urbain de par ses capacités d’accélération et sa masse et à toujours vérifier que leur action ne met pas en danger un usager plus vulnérable qu’eux.

Préjugés et autres considérations sur les cyclistes

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Les cyclistes font n’importe quoi sur la route et sont dangereux.

Mes diverses discussions avec des non-cyclistes (et non nécessairement des automobilistes) dans différents milieux, qu’elles soient virtuelles ou réelles ont toujours amené le fait que les cyclistes étaient imprudents et dangereux, ce sentiment semblant se généraliser.

S’il est vrai qu’un certain nombre de cyclistes ne respecte en effet pas le code de la route (à tort ou à raison ?) et s’il est bon de rappeler qu’un certain nombre d’automobilistes ne le respecte pas beaucoup plus, il est également important de se pencher sur les préjugés,sur les croyances et sur les considérations générales qu’ont les conducteurs motorisés à l’égard des cyclistes.

– Les cyclistes sont lents

Les cyclistes ne peuvent pas monter à 130 sur l’autoroute et ne peuvent pas accélérer à 90 km/h sur du plat pour dépasser, c’est vrai. Mais certains cyclistes ayant une bonne condition physique et ayant l’habitude de se déplacer à vélo atteignent des vitesses de pointe confortables qui peuvent surprendre certains automobilistes.

Or il n’est pas rare de voir l’automobiliste ou le piéton surpris par la vitesse d’un cycliste lui reprocher d’aller trop vite.

Pour rappel : la limite de vitesse sur la chaussée est la même pour tout le monde. Une limite de vitesse à 50 km/h permet parfaitement au cycliste de pointer à 45 km/h s’il maîtrise son véhicule et si cette vitesse est globalement adaptée aux conditions de circulation, que ce soit pour les automobilistes OU les cyclistes, cette vitesse n’étant pas réservée aux motorisés.

Les vélos ont le droit à la même vitesse que les automobiles, c’est simplement plus difficile à atteindre et à tenir physiquement qu’avec un moteur, ce qui ne regarde que le cycliste.

Cette vitesse doit bien évidement toujours être adaptée aux conditions de circulation, quel que soit son véhicule.

– Les cyclistes doivent prendre toutes les pistes cyclables et n’ont rien à faire sur la route

Les cyclistes ne sont tenus de prendre QUE les pistes cyclables indiquées par un panneau rond à fond bleu sur le lequel figure un vélo blanc, le rond indiquant une obligation.

Toutes les autres pistes sont à sa libre appréciation et il n’est absolument pas obligé de les prendre. Pour rappel, le panneau carré à fond bleu sur lequel figure un vélo blanc indique une piste cyclable conseillée.

Ceci étant posé, la plupart des automobilistes ne comprennent pas pourquoi les cyclistes n’utilisent pas toujours une piste cyclable non-obligatoire alors qu’elle existe et qu’elle permettrait aux automobiles de rouler tranquillement sans se soucier des vélos.

Plusieurs raisons peuvent pourtant l’expliquer : un mauvais état de la piste cyclable par rapport à un bon état de la route, une volonté de tourner à gauche et donc un placement sur la voie la plus à gauche qui n’est bien souvent pas une piste cyclable, une piste alambiquée rendant la circulation compliquée et difficile (nombreux stop aux intersections sur une piste longeant une route prioritaire sans aucun stop, piste qui s’écarte de la route en allongeant le trajet et en impliquant de nombreux virages là où la route file tout droit, piste verglacée ou jonchée de bris de verres, présence de piétons sur la piste, présence d’automobiles stationnées sur la piste cyclable, piste obligeant à de nombreux sauts de trottoir, etc.)

– Les cyclistes doivent rouler collés au trottoir pour permettre aux véhicules motorisés de les doubler

Pour rappel, tout dépassement d’un cycle doit se faire à 1m minimum en agglomération et à 1m50 minimum hors agglomération.

Lors de conditions classiques de circulation permettant un dépassement par la gauche sans véhicule arrivant en face, le cycliste doit effectivement tenir sa droite pour faciliter le dépassement respectant la distance légale des motorisés allant plus vite.

Il faut cependant prendre en compte que cette distance légale n’est pas toujours possible. Lorsqu’un véhicule arrive en face, lorsque le mobilier urbain est trop proche à gauche ou lorsqu’une voie à sens unique est trop étroite, il est bien souvent impossible de dépasser le cycliste en respectant la distance légale, ce qui peut le mettre en danger (il suffit d’un écart de dernière minute pour provoquer un drame).

L’automobiliste est donc tenu de rester derrière le cycliste, de prendre son mal en patience et d’attendre un moment plus favorable pour doubler.

Mais ce qui est vrai dans la théorie est rarement appliqué sur la route, et bien souvent, l’automobiliste profite de la moindre brèche laissée sur la gauche du cycliste pour dépasser, quitte à raser ce dernier sans se poser de question.

Il ne s’agit pas là d’un reproche adressé aux automobilistes : j’ai vu fréquemment des voitures patienter derrière moi le temps que la route s’élargisse alors qu’elles auraient pu tenter un dépassement dangereux et chaque usager de la route connaît son moment de non-respect des règles de sécurité.

Cependant, ceci explique un comportement cycliste : lorsque le dépassement est dangereux en ne permettant pas de respecter la distance légale, le cycliste a tout intérêt à se placer en plein milieu de la chaussée pour éviter tout dépassement le temps que la voie s’élargisse.

Et tant pis pour les impatients qui font hurler leur klaxon dans ces situations. 5 minutes de retard ne valent pas une vie.

Ajoutons à cela le fait que rouler collé au trottoir ou aux voitures stationnées est dangereux (pédale pouvant heurter le bas-côté, risque d’ouverture de portière intempestive, etc.).

– Les cyclistes ont systématiquement un comportement dangereux

Les cyclistes ont avant tout un comportement permettant de se protéger. Étant les usagers les plus vulnérables de la chaussée, la plupart des cyclistes cherchent à se mettre en sécurité par tous les moyens, parfois sans se rendre compte que leur comportement peut les mettre finalement plus en danger ou qu’ils peuvent créer une gêne pour les autres usagers.

Ce comportement est à prendre en compte par tous :

– les cyclistes doivent redoubler de vigilance et apprendre ou prendre conscience du bon placement sur la chaussée, donc celui qui les mettra à la fois à l’aise et qui représentera le moins de danger possible.

Attention, ce n’est pas forcément celui qui semblerait idéal pour l’automobiliste qui n’a pas conscience de tous les dangers potentiels que risque le cycliste.

– les automobilistes doivent prendre conscience qu’en procurant un sentiment de danger au cycliste, il augmentera le risque de provoquer un comportement gênant du cycliste.

Coller un cycliste de près parce qu’on ne parvient pas à le dépasser est une mauvaise et dangereuse idée : cela augmente le risque de déviation de trajectoire due au sentiment de danger et cela risque d’amener un danger du fait des distances trop rapprochées diminuant fortement le temps de réaction.

Ces préjugés et ces considérations sont bien souvent dus au fait que l’on ne se rend pas compte de la réalité de la circulation à vélo lorsque l’on n’est pas habitué à utiliser ce moyen de transport.

Faut-il respecter le code de la route ?

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Avant toute considération et toute analyse de la question, la réponse est oui : la loi indique que le respect du code de la route est obligatoire pour toute personne empruntant la voie publique, sans distinction.

Cela étant dit, il n’est pas interdit d’y réfléchir.

Beaucoup font la distinction entre motorisés et non-motorisés en partant du principe que le non respect par les non-motorisés est moins grave que par les motorisés, même si ces derniers sont les premiers à pointer du doigt celui des non-motorisés (vélos, piétons, rollers, etc)

Cela dépend pourtant toujours d’un paramètre : est-ce que la vie d’autrui et/ou la sienne est mise en danger, ou non.

Si une personne est en voiture, et que par un moyen quelconque, elle est assurée que personne ne croisera sa route, peu importe qu’elle grille un feu ou pas, il n’y aura aucune conséquence.

Le problème est qu’il est très compliqué d’avoir cette certitude quand on est enfermé dans un habitacle avec le bruit du moteur, le non respect du code en voiture semble donc être très hasardeux.

Maintenant à vélo, tant qu’on est assuré que personne ne croisera sa route, peu importe également, mais le problème est que l’on croit parfois que personne ne croisera sa route jusqu’au jour où un vélo ou un piéton que l’on n’avait pas vu, voire qu’une voiture particulièrement silencieuse dans un moment d’inattention croise la route à ce moment.

Il est une certitude : l’accident provoqué par un motorisé sera pratiquement toujours plus dangereux que par un non motorisé, les vitesses et les masses mises en causes n’étant pas les mêmes, mais faut-il laisser de côté tous les autres risques ?

En ce qui me concerne, je respecte la signalisation routière par choix personnel. Il m’arrive parfois de manquer de me faire renverser par un autre deux roues non motorisé ou de manquer de faucher un piéton et de chuter car ces derniers n’ont pas respecté la signalisation. Quelle sera l’attitude à adopter le jour où l’accident, même bénin, aura lieu ?

Une connaissance s’est retrouvée dans ce cas : alors qu’elle empruntait une piste cyclable séparée de la voie pour motorisés par un terre-plein, un cycliste est arrivé à contresens et l’a fauchée. Elle s’est alors retrouvée avec un bras dans le plâtre.

Elle est allée au commissariat pour expliquer l’incident mais personne n’a souhaité prendre acte de sa déclaration : à vélo, on assume.

Entre autre exemple de discussion avec les pouvoirs compétents, l’épreuve consistant à faire remarquer les trottoirs régulièrement assaillis par les stationnement gênants est également éloquente.

La loi semble donc obliger les non-motorisés à respecter le code de la route mais ne semble pas les protéger.

Prenons a présent en considération le fait que le code de la route ayant été d’abord prévu pour les automobiles, puis ajusté pour les non-motorisés par des automobilistes ayant rarement une conscience réelle des dangers vécus par les non-motorisés, n’est pas toujours adapté à la circulation de certaines catégories d’usagers de la voie publique (vélos, rollers).

Ainsi, les rollers étant considérés par le code comme des piétons, ils ont l’obligation de circuler sur les trottoirs au milieu des vrais piétons, et ce, quelle que soit leur vitesse : cela rend les patins totalement inutiles en tant que moyen de transport et met autant en danger les piétons que la personne à rollers.

On en vient ainsi à ne pas respecter la loi et à emprunter les pistes cyclables réservées aux cycles pour la sécurité et le confort de tous.

Il en va de même pour certaines pistes cyclables obligatoires (toutes ne le sont pas) particulièrement mal réfléchies et pouvant mettre en danger les cyclistes. Il convient dans certains cas d’emprunter la voie pour motorisés afin d’assurer sa sécurité, tout en bafouant les lois.

Alors respect ou non, deux choses doivent venir systématiquement à l’esprit : le non respect m’apporte-t-il réellement quelque chose (gagner 5 mn ne vous sauvera pas la vie) et suis-je CERTAIN que je ne gênerai PERSONNE ?

A partir du moment où l’on a un doute sur l’une de ces deux conditions, j’invite, pour ma part, les différentes personnes à respecter le code de la route afin que tout se passe pour le mieux.