On peut croiser depuis quelques temps une nouvelle sorte de « vélo-électrique » plus proche du solex que du vélo à proprement parler : les vélos-électriques rapides, permettant d’aller jusqu’à 45 km/h.
Pour rappel, un VAE, vélo à assistance électrique, est un vélo classique permettant d’accéder aux mêmes droits et aux mêmes devoirs que les vélos classiques, avec l’assistance d’un petit moteur électrique pour pédaler plus facilement et pour s’affranchir des difficultés telles que le vent ou les côtes.
Ces vélos doivent avoir un moteur de 250 W maximum, une assistance au pédalage jusqu’à 25 km/h maximum et une assistance actionnée uniquement par le pédalage du cycliste.
Cependant, il existe à présent des « vélos-électriques » rapides assistés jusqu’à 45 km/h : ces vélos récemment homologués pour rouler sur voie publique entrent alors dans la catégorie des cyclomoteurs et doivent être immatriculés, assurés, et le port du casque devient obligatoire.
Je ne souhaite pas entrer ici dans un débat sur la pollution occasionnée par le moteur électrique et rappellerai juste ce point : la production d’électricité en France étant principalement d’origine nucléaire, son impact sur l’environnement est loin d’être nul. Chacun se fera son avis sur ce point.
En ville, comme répété plusieurs fois sur ce blog, le moyen de transport idéal reste le vélo classique : il est très largement suffisant pour faire la plupart des trajets urbains, il est totalement silencieux, il présente peu de risque d’accidents pour autrui et il reste le moyen de transport le plus rapide.
La réglementation de la plupart des villes lui permettent de partir en premier à la plupart des feux, de tourner à droite sans s’arrêter au feu, d’emprunter les sens uniques 30 km/h à contresens, d’accéder à des pistes cyclables offrant des raccourcis, de circuler dans les zones piétonnes et d’accéder à des endroits inaccessibles en voiture en prenant le vélo à la main et en remontant dessus par la suite (par exemple, pour franchir les escaliers qui terminent certaines rues).
Notons que ces temps de trajets optimisés sont totalement indépendants de la vitesse de pointe du véhicule et présentent donc un rapport danger/temps de trajet idéal.
Le problème se présente hors agglomération et en zone péri-urbaine : en ce qui me concerne, je tiens 50 à 70 km pour un trajet utilitaire sans trop de problème car je fais pas mal de sport à côté et que j’aime beaucoup le vélo mais tout le monde n’est pas forcément prêt ne serait-ce que mentalement à faire de tels trajets à bicyclette.
Une note sur ceci malgré tout : avec un peu d’entraînement et de volonté, pratiquement toute personne sans handicap physique est capable de réaliser ce genre de trajet à vélo (voir l’article sur la sous-estimation de ses capacités).
Cela demande malgré tout de fortes contraintes logistiques et vous obligera à vous doucher et à vous changer en arrivant. S’il est assez facile de gérer son effort en ville pour arriver relativement frais, c’est beaucoup plus compliqué sur de longs trajets hors agglomération.
Le deux roues électrique rapide peut alors être une des solutions envisageable.
Les avantages du moteur électrique sur le moteur à explosion : Même s’il est loin d’être propre comme mentionné un peu avant, il présente les avantages de n’émettre aucun bruit ni aucune odeur. L’environnement quotidien devient alors respirable, calme, et beaucoup moins agressif pour nos sens.
Les avantages du deux roues électrique léger par rapport à la voiture électrique : beaucoup moins de puissance nécessaire à son déplacement (la puissance nécessaire au déplacement de son propre poids est une des aberrations techniques de l’automobile), beaucoup moins de place nécessaire à sa circulation et à son stationnement donc plus de place pour le reste (piétons, nature).
Les avantages du vélo-électrique par rapport au scooter électrique : Moins lourd donc moins de puissance nécessaire à son propre déplacement, moteur soulagé par le pédalage musculaire donc plus d’autonomie pour moins d’électricité consommée, possibilité de pédaler uniquement à la force musculaire pour continuer à se déplacer en cas de panne de batterie, possibilité d’utiliser l’assistance au minimum pour utiliser le vélo comme un VAE classique voire comme un vélo classique lorsqu’on arrive en agglomération et que la puissance et la vitesse d’un vélo-électrique rapide deviennent disproportionnées par rapport à la circulation cycliste urbaine et enfin, possibilité d’embarquer le vélo dans un train pour effectuer des déplacements multi-modaux lors de très longs trajets (au-delà des 100 km).
En ville, rien ne vaut le vélo traditionnel pour les trajets moyens, sauf peut-être les rollers pour les courts trajets. Hors agglomération, le vélo-électrique rapide permet de s’affranchir totalement de la voiture.