Sous-estimation de ses capacités à faire du vélo

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Lorsque dix kilomètres séparent deux points, mon premier réflexe est d’imaginer le trajet à vélo.

Cette distance semble tout à fait réalisable en pédalant et l’idée d’utiliser un autre moyen de transport ne me vient que sous certaines conditions : Pleut-il ? Ai-je des charges à transporter ? Dans ce cas, la distance est-elle réalisable en transports en commun ? Où dois-je utiliser une remorque ou me protéger des intempéries ?

Si le temps est clair et que l’unique but est de me rendre à cet endroit, aucune question à me poser : le vélo permet d’atteindre le lieu rapidement et facilement.

Pourtant, lorsque j’observe les réactions de mon entourage, le premier réflexe semble motorisé. Soit, difficile de changer l’habitude bien ancrée du tout automobile encouragée par tous les moyens par notre société.

Je conçois que le réflexe vélo ne soit pas évident aux yeux de tous. Ainsi, je n’hésite pas à proposer cette solution et à encourager les personnes de cet entourage à laisser leur voiture de côté le temps d’un trajet.

Mais la réponse est souvent la même : « 10 km à vélo ? Mais c’est inconcevable, c’est beaucoup trop. Et on n’arrivera pas avant demain ! »

Cette réponse pleine d’assurance est étrangement émise en majorité par des personnes qui n’ont que très peu (voire pas du tout) essayé ce genre de distances et qui semblent faire une montagne de ces dix malheureux kilomètres.

Alors quoi ? Aurais-je une capacité physique hors norme ? Suis-je un de ces élus qui peuvent faire plus d’un kilomètre à vélo sans sombrer après une course folle ne dépassant pas les 10 kilomètres à l’heure ?

Pourtant, lorsque j’observe les cyclistes sur mes trajets quotidiens, je vois toutes sortes de personnes, des adultes, des enfants, des personnes âgées, des femmes, des hommes, bref, une représentation plutôt exhaustive du panel d’individus de notre société.

Lorsque j’observe les files de vélo que l’on peut rencontrer dans certaines villes du nord de l’Europe, j’y vois une représentation encore plus étendue.

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  • 50 % des habitants de Copenhague se rendent sur leur lieu de travail ou à l’école à vélo

  • 35 % de tous ceux qui ont un emploi à Copenhague, y compris les habitants de la banlieue et de la grande banlieue, font le trajet domicile-lieu de travail à bicyclette.

  • 25 % des familles avec deux enfants ont un triporteur pour emmener ces derniers au jardin d’enfants, faire les courses, etc.

  • 63 % des députés se rendent chaque jour à vélo au Parlement, situé dans le centre de la capitale.

Source : http://bit.ly/13cFhgz

Lorsque j’observe les statistiques des trajets effectués dans ces villes, je finis par me poser certaines questions : sont-elles de véritables viviers de coureurs cyclistes en devenir ou les habitudes et les comportements communs des individus d’une société peuvent-ils avoir une influence sur la perception de l’effort à fournir et de sa propre capacité à réaliser une certaine distance à bicyclette ?

Et si on regardait au-delà des à priori ?

Une phase de test peut malgré tout décourager certains courageux prêts à dépasser leurs appréhensions. En effet, ce genre de distance qui semble tellement courte aux habitués de la petite reine peut sembler relativement sportive aux premiers essais.

L’apprentissage de la marche est une longue route et la maîtrise de la conduite automobile n’est pas innée. Mais bonne nouvelle : il suffit d’un à deux parcours sur une distance pour s’y sentir à l’aise à vélo 😉

9 réflexions sur “Sous-estimation de ses capacités à faire du vélo

  1. j’ai 59 ans -bon d’accord je suis sportif!- et je vais au travail en vélo dès que le temps me le permet, i. e. tous les jours -ou presque- à partir de la fin mars jusqu’à la fin octobre. petite précision, la distance est de 17,5 kms aller et franchement, cela n’est pas un problème.
    Alain

  2. Volontiers, quand l’équipement des routes et la mentalité des automobilistes permettra le minimum de sécurité nécessaire aux cyclistes non suicidaires.

  3. C’est le raisonnement inverse qu’il faut avoir : c’est en augmentant le nombre de vélos que le risque baisse : http://www.fubicy.org/spip.php?article188

    Et quand on regarde les statistiques d’accidents de voitures (http://www.preventionroutiere.asso.fr/Nos-publications/Statistiques-d-accidents/Accidents-de-voiture), je comprends qu’on puisse avoir peur de monter dans l’une d’entre elle.

    Il semblerait pourtant qu’on entende rarement cette peur s’exprimer lorsqu’il s’agit d’automobile.

  4. Certes, la voiture est dangereuse, mais ici je parle des accidents entre un usager faible et une voiture. Les conséquences ne sont pas les mêmes… Les routes autour de mon boulot sont limitées à 90km/h, ce n’est pas en ville. Et je vois très bien que beaucoup d’autres conducteurs se foutent complètement d’être prudents avec les vélos/motos.
    Par ailleurs, dans cette région, les pistes cyclables ne sont pas entretenues (trous énormes, marquages invisibles pour les voitures) ni nettoyées (cailloux, branches d’arbres, déchets) et sont impraticables autrement qu’en VTT…
    Ma dernière tentative sur un vélo s’est terminée par un coude en plus et deux opérations. En cause: une bordure de 10cm de haut, non signalée, qui n’était pas là la veille… Je ne suis pas récidiviste.

  5. Mais vous continuez régulièrement en voiture ou un accident à 90 km/h avec une autre voiture est mortel également.

    Je suppose que votre prudence vous décourage d’emprunter l’autoroute en voiture où l’on peut croiser des engins lancés à 130 km/h voire bien plus étant donné le respect tout relatif des limitations de vitesse.

    Une carrosserie ne rend pas immortel …

  6. Bonjour,

    Juste pour confirmer que oui, on se sous estime beaucoup.

    Je ne suis moi même pas une grande sportive et n’ai jamais fait de vélo outre les tours de raquette dans mon quartier lorsque j’avais encore les roulettes 🙂

    Pourtant, un ami l’été passé m’a convaincu de passer deux jours avec lui et son amie en vélo. Nous avons ainsi pu écumer les bords de Loire de manière agréable, et découvert les routes de France. Alors soit, son amie (enceinte !) a bien moins galéré que moi. Soit j’ai failli abandonner. Soit j’ai eu mal aux fesses et des courbatures partout. Mais quelle satisfaction d’arriver au bout.
    Alors si j’ai pu le faire, je ne doute pas des capacités de chacun…

    A vous de tenter, et de vous laisser prendre au jeu du deux roues non motorisé

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