Les idées reçues sur la nécessité de l’automobile

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J’ai évoqué récemment les idées reçues sur le vélo, ces idées selon lesquelles le vélo ne serait pas agréable car faisant réaliser des efforts forcés ou faisant craindre le froid alors que justement, ce fameux effort provoque de la chaleur et qu’on a beaucoup moins froid en arrivant à destination que les automobilistes quittant leur habitacle chauffé pour le froid extérieur créant un contraste désagréable.

Mais de nombreuses idées reçues existent également sur la nécessité de l’automobile.

Chaque fois que j’explique que je n’ai pas de voiture, au lieu de me demander comment je me déplace, on commence d’abord par être dubitatif et on finit par se demander comment j’arrive à mener une vie « normale ».

Les questions les plus fréquentes sont :

– « Mais comment peux-tu faire les courses ? La voiture est indispensable dans ce cas ! »
– « Mais comment fais-tu pour partir en week-end ? La voiture est indispensable dans ce cas ! »
– « Mais comment fais-tu pour amener tes enfants quelque part ? La voiture est indispensable dans ce cas ! »
– « Mais comment fais-tu lorsque tu es pressé ? La voiture est indispensable dans ce cas ! »
– « Mais tu es dépendant des autres à chaque fois ? »

Commençons directement par la dernière question : non, je ne suis dépendant de personne pour me déplacer, je me déplace par mes propres moyens systématiquement, les seuls cas où je me retrouve en voiture sont les cas où des amis me proposent de monter avec eux et qu’il semble inconvenant de refuser par politesse ou quand on se déplace à plusieurs et que personne ne souhaite réaliser le trajet autrement.

Ainsi, lorsque l’on va au restaurant à une dizaine de collègues, on prend souvent trois voitures et on m’explique que dans ce cas, on aurait été bien embêté sans voiture.

Nous pourrions pourtant tous y aller à vélo, d’autant plus que la zone des restaurants ciblés est à à peine 5 km de l’entreprise… Pour avoir pris plusieurs fois mon vélo pendant que la plupart y allaient en voiture, nous arrivons au même moment, à plus ou moins 2 min d’intervalle (nombreux accès cyclables évitant le trafic pendant que les voitures passent par le périphérique).

Pourtant, chaque fois, j’ai le droit à une réflexion du type « mais tu ne vas quand même pas y aller à vélo ? ». C’est pourtant à la porté de toute personne en bonne condition physique sans gros effort… Mais pour éviter ce genre de réflexions qui revient à chaque fois, j’ai tendance à monter dans une des voitures (le fait que je monte ou non ne changeant rien au nombre de voitures sur la route de toute façon).

Je ne m’autorise généralement pas à indiquer que la voiture n’est pas la meilleure des solutions dans ce cas même si je le pense, n’estimant pas avoir plus raison qu’un autre sur ce choix, mais le côté indispensable mis en avant par certains est parfaitement inexact.

En ce qui concerne les courses, il est étonnant de voir à quel point la société de la voiture a mis en avant aux yeux de tous non seulement que l’automobile permettait de transporter des charges mais surtout qu’elle était la seule à pouvoir rendre ce service.

Les gens n’ont pourtant pas attendu l’arrivée de la voiture pour transporter des charges ! Porteurs, vélos-cargos, remorques, il est possible de transporter de très nombreuses et de très lourdes charges sans aucun véhicule motorisé comme l’illustre très bien cet ouvrage  que je recommande aux curieux de la logistique à vélo.

Pour les enfants, c’est pareil, entre la remorque et le train, on peut aller absolument partout. Dans l’absolu, l’usage de la voiture est probablement plus facile sur de longs trajets dans le cas d’une route parfaitement dégagée, mais elle n’est absolument pas indispensable.

Malgré quelques contraintes logistiques (accès aux gares et aux wagons pas toujours très aisés avec une remorque, même pliée), l’usage de la remorque et du train offre son lot d’avantages : possibilité de dormir, d’aller au petit coin, de manger, de lire, de se dégourdir les jambes, de laisser gambader les enfants, le tout sans s’arrêter, et absence de ceinture de sécurité nous collant au siège.

Dans le cas d’une sortie ou d’une entrée d’agglomération difficile et/ou d’embouteillages sur l’autoroute/nationale, la voiture devient même moins indiquée que le train + vélo.

Et globalement, pour un déplacement urbain avec les enfants, il en va de même que pour le transport de charges, avec le critère du confort en plus : remorques pour enfant, vélos-cargos aménagés pour les enfants, siège-bébé ou siège-enfant sur vélo, demi-vélo à accrocher au vélo adulte, il existe une multitude de solutions évoquées dans plusieurs articles de ce blog, qui encore une fois, démontrent que la voiture n’est absolument pas indispensable.

Quant à la rapidité d’un trajet, plusieurs démonstrations ont prouvé que la voiture était le véhicule le plus lent dans une agglomération. Au final, l’inconvénient du vélo lorsque que je pars en même temps que certains amis pour me rendre d’un point à un autre en ville est que je suis souvent obligé de les attendre à l’arrivée (le record étant d’une demi-heure d’attente sur le point d’arrivée un samedi soir…).

La voiture reste probablement indispensable pour les personnes à mobilité réduite, pour transporter des charges exceptionnelles (gros déménagement d’une région à une autre, déplacement de gros matériel très encombrant nécessitant un utilitaire) et pour les véhicules d’urgence, mais ces cas restent malgré tout exceptionnels.

Il est compréhensible que certaines personnes fassent passer le confort de l’automobile avant tout autre critère, mais il est plus étonnant que ces mêmes personnes pensent tout de suite aux inconvénients des autres moyens de transport sans penser un instant à ceux de la voiture et surtout, qu’elles pensent que ce rapport inconvénients/confort puisse rendre la voiture… indispensable.

43 réflexions sur “Les idées reçues sur la nécessité de l’automobile

  1. Pour les courses c’est avant tout une question d’habitude de consommation. Par contre, pour ce point comme pour les autres, il est vrai que l’automobile rend parfois bien service au cycliste, il n’est juste pas nécessaire d’en avoir une pour soi tout le temps : la bonne solution est l’autopartage !

    Mais la encore, les drogués de la voiture ont du mal à le concevoir : « tu dois *reserver* une voiture ? » ou autres « mais c’est vachement cher ! » (alors que le cout lissé sur l’année est clairement avantageux) sont légions.

    • En ce qui concerne l’autopartage, mon avis est donné dans un article précédent 😉

      J’insiste en effet sur le fait que conduire n’est pas indispensable, et non le simple fait de posséder une voiture.

      • N’ayant passé le permis que très récemment je ne peux qu’approuver : on peut très bien faire sans (certes à condition d’adapter son mode/lieux de vie en fonction).

        A l’usage, posséder le permis a changé trois points :

        – Très occasionnellement, conduire pour des déménagements/achats de meubles, ou il faut bien reconnaitre que je dépendais des autres quand les livraisons n’étaient pas possibles (même si le co-déménagement fut un extension fort amusante du covoiturage).

        – Plus régulièrement, dans un cadre de loisir, me déplacer dans des régions ou des coins de mon département très peu ou très mal desservis en train et/ou en bus => l’autopartage (ou la location) est une bonne réponse.

        – Et, c’est bête, mais je suis un meilleur cycliste depuis qu’il m’arrive occasionnellement d’être de l’autre coté du volant 🙂

  2. Oui, enfin, tout ça c’est bien pour des Parisiens ou des personnes vivants dans des villes d’une certaine taille.
    Mais je ne sait pas si vous êtes au courant, on est des millions à vivre loin de tout. Sans Gare, avec très peu de commerce de proximité.
    Et par ici, je voudrais bien te voir remonter les cotes avec un gamin dans une remorque 🙂

    C’est pas faux, mais c’est un discours de citadin pour les citadins …

    • Ah non je n’étais pas au courant. Les gens que j’ai croisé à la campagne habitent donc ces lieux ? Je suis surpris.

      Blague à part, j’ai habité à la campagne à 40 km de la première gare en haut d’une forte côte, et je n’avais pas de voiture. Les articles du blog donneront plus de renseignements (entre autres exemples, habiter réellement à la campagne en vivant de la campagne et non aux dépends des citadins de la ville la plus proche en faisant des allers-retours frénétiques pour chaque occasion en profitant de la campagne comme d’un dortoir)

      Allez, à mon tour d’énoncer un scoop : en ville il existe également des côtes et il n’y a pas de machines magiques réservées aux citadins qui poussent les remorques en haut de ces côtes (ça c’est juste parce que je n’ai pas compris le coup de la remorque dans la côte spécifique à la campagne).

      • Oui, enfin la cote qui monte dans mon bled part de 500m ASL et le village est à 1200m … ça fait quand même 700m de dénivellé … alors avec les gamins dans la remorque ça risque de pas faire tous les jours 🙂

      • Et au pire un ascenseur pour les vélo ça existe, c’est moins cher qu’un rond-point… Donc si la commune le veux vraiment c’est possible.

    • C’est effectivement un choix de vie, et une question de point de vue : j’aimerais beaucoup m’éloigner un peu de la ville, mais il m’est tellement inconcevable de devoir utiliser la voiture au quotidien que tant qu’il ne me sera pas possible de travailler à proximité de mon domicile, je resterais vivre en ville.

      J’arrive à comprendre qu’on puisse faire (ou subir) le choix inverse. Par contre je n’accepte plus de voir mes chers voisins des grands villes qui prennent leur voiture pour faire 2km et se garer sur le trottoir.

      • Oui, mais il faut bien comprendre que si les personnes qui vivent en campagne n’utilisaient pas la voiture à outrance, les fameux commerces inexistant à proximité … existeraient.

        C’est parce que les habitants des campagnes veulent avoir une vie citadine à la campagne que la voiture y est devenue si importante.

        Heureusement, on peut vivre à la campagne sans voiture, je l’ai fait dans la Sarthe, et je connais plusieurs personnes le faisant en Bourgogne, dans l’Yonne, sans aucun problème : ce ne sont pas des citadins, ils vivent à la campagne et de la campagne.

        Mes grands-parents habitent à la campagne au Portugal et n’ont qu’un utilitaire pour le transport des animaux, ils ne l’utilisent pas pour se déplacer eux-mêmes : ils vivent de leur campagne et n’ont pas besoin de moteur pour se déplacer. Là-bas, ce ne sont pas eux qui vont aux commerces, ce sont les commerces qui viennent à eux. Au lieu d’une centaine d’habitants utilisant leur voiture pour se rendre dans des magasins, seuls les commerçants se déplacent de bourg en bourg.

        En ce qui me concerne, ayant un penchant pour la vie citadine, j’ai choisi d’abandonner la campagne pour aller vers la ville … plutôt que d’avoir une voiture pour rester à la campagne.

  3. Je tiens néanmoins à préciser que ce débat sur la campagne est un autre débat (déjà traité plusieurs fois dans les commentaires du blog par ailleurs).

    Je réponds ici aux remarques que j’entends plusieurs fois de la part de mon entourage citadin.

    Lorsque je vais voir ma belle-famille à la campagne, la réflexion est « on ne peut pas vivre sans voiture », débat éternel sur lequel je viens à nouveau d’apporter ma réflexion.(qui vaut ce qu’elle vaut et qui n’engage que ma façon de voir les choses)

    Mais plus surprenant encore, les citadins qui m’expliquent que même en ville, la voiture est absolument indispensable. C’est à ces assertions que je réponds dans cet article.

  4. Je suis un adepte du vélo, je vis à Paris et j’utilise le plus souvent possible le vélo pour faire mes déplacement en ville.
    Mais j’ai eu un enfant récemment, je dois l’emmener tous les matins chez ma belle mère qui habite à une trentaine de kilomètres de chez moi, puis aller au boulot.
    Ca concrètement, je ne pourrais pas le faire en vélo. En transport c’est éventuellement envisageable, sauf que la poussette dans le métro aux heures de pointes auxquelles tu ajoutes plus d’une heure de RER ça fait qu’il faudrait que je me lève à 5h du mat’ tous les jours. Je suis prêt à faire des efforts pour mes convictions, mais dans certains cas tu comprends que la voiture est pas loin d’être indispensable.
    Ce n’est donc pas forcement une question de mauvaise volonté, si je pouvais éviter d’utiliser la voiture je le ferais, mais ce sera quand les transports seront beaucoup plus efficaces ou que je ne serais plus obligé de pointer à heure fixe tous les matins.

    • Tu reconnais toi-même que c’est une solution de confort et non indispensable car il existe un autre moyen.

      Je ne dis rien de plus ici.

      A chacun de faire sa balance entre ses convictions et son confort.

      D’autant plus qu’on parle ici des inconvénients des transports en commun mais pas de ceux de la voiture, ça représente un budget supérieur à un simple budget transport en commun, ça force à conduire et donc à rester très attentif dès le petit matin (tout le monde n’adore pas conduire), au moindre accrochage, la journée voire le mois est foutu, et les embouteillages à Paris aux heures de pointe… sans commentaire, etc. etc.

      C’est toujours un choix selon ses propres considérations, jamais une obligation.

      Ce qui est gênant et ce à quoi je réponds n’est pas le fait que certains choisissent l’automobile pour se déplacer, mais le fait que certains n’imaginent pas qu’il soit possible de vivre sans avec des enfants sans aucun problème.

      • Bah du confort oui et non, se lever à 5h tous les matins et rentrer à 21h, c’est plus que de l’inconfort, c’est se ruiner la vie.
        Concernant le budget, quand tu vois qu’une carte 4 zones coute 105,40€/mois ça fait relativiser.
        Bon, pour les embouteillages c’est super chiant je te l’accorde, mais dans mon cas par exemple, je vais quand même plus vite en voiture avec des gros bouchons qu’en prenant les transports. Je ne dis pas que la solution, c’est de prendre la voiture, mais qu’il y a au moins de gros problèmes au niveau des transports. En fait le problème c’est que nos villes ont été faites pour la voiture au détriment des autres moyens de déplacement, donc prôner l’utilisation d’alternative à la voiture dans un environnement inadapté provoquera forcement des réticences.

      • @le cousin du ghetto

        « je vais quand même plus vite en voiture avec des gros bouchons » … Il faut dire que dans ce cas c’est toi le bouchon 🙂

        Et sans vouloir troller plus que ça, et même si je suis bien d’accord sur le problème général des transports en RP, je crois que faire (si je te suis bien) 120 km/jour en petite couronne parisienne juste pour un enfant c’est plus un problème de mode de garde et d’organisation de la petite enfance qu’un problème de transport.

  5. Moi je viens de racheter une voiture… Avec dans l’idée de l’utiliser le moins possible, mais de la rentabiliser en quelques occasions (genre transport de 5 personnes + 5 vélos sur de longues distances, qui revient bien moins cher que le train lorsque plus personne ne peut prétendre à des cartes de réduction), et offre une souplesse accrue.

    Par contre, ce qui est dingue, c’est la réaction d’une partie de mon entourage : heureuse, voir soulagée que je rentre dans la normalité. (parce que quand même, pas de voiture, ça ne faisait pas sérieux).

    • Eh oui voilà, c’est typiquement ce genre de réaction qui n’est pas normale selon moi.
      Que tu aies décidé de racheter une voiture, si ça correspond à tes besoins spécifiques, ça n’engage que toi, mais que ça fasse de toi quelqu’un qui redevient une personne civilisée, c’est problématique quelque part.

      Est-ce que c’est gênant pour ceux qui n’arrivent pas à s’en passer mais qui aimeraient ? Est-ce une façon de justifier un amour pour la voiture inassumé ?

      Choisir que la voiture réponde à certains besoins selon les gens, pourquoi pas, mais être persuadé que tout le monde doive utiliser une voiture pour pouvoir vivre normalement, c’est faire perdurer l’idée qu’elle est indispensable pour tous et c’est favoriser ce choix par défaut par tout le monde, alors que certains auraient parfaitement pu s’en passer.

      Mais comment imaginer une autre façon de se déplacer quand tout le monde part du principe qu’elle est la seule et unique possibilité ?

  6. Je suis toujours perplexe face aux débats d’idées concernant les usages et le côté ‘inévitable’ de la voiture; On a su s’en passer pendant des siècles, sauf qu’on ne doit pas omettre certains points qui, selon moi, ont changé depuis cette époque!
    Nous ne sommes plus à une ère de gens ayant nos propres potagers, pas plus que nous ne manufacturons nos produits; De là, indirectement, nous sommes tributaires de la consommation à travers des lieux d’achat. De plus, nous ne pouvons alors pas oublier que les contingences d’être des salariés font que nous devons tenir des horaires, et faire en sorte que notre quotidien soit correctement articulé pour tout mettre en place.
    Amener les gosses? Faire les courses? Accéder aux loisirs? Voyager? On peut se passer de la voiture… à partir du moment où l’accès n’est pas à des dizaines de kms, qu’il n’y a pas de problématique climatique, et qu’il n’y a pas des points de blocage chronique comme les horaires. C’est bien simple: chacune des obligations du quotidien peuvent imposer, qu’on le veuille ou non, l’usage de la voiture. Un exemple?
    – Train partant à heure fixe, avec une périodicité de 30 minutes
    – Ouverture de l’école à une heure donnée, et pas avant, ni vraiment après…
    – Temps entre le train et l’école (à vélo) 15/20 minutes.
    Ca donne quoi? Concrètement? Il suffit d’un tout petit retard lors de la dépose du gamin à l’école pour se mettre à la bourre pour prendre le train… car qui dit train raté, dit 30 minutes dans la vue (donc retard au boulot).
    C’est con, pénible… mais c’est comme ça: on articule notre existence sur des timings parfois très serrés, sur lesquels on ne peut pas vraiment influer, sauf à envisager la voiture.
    De plus, cela ne tient pas compte d’une journée où il pleut averse… essayez de convaincre un gamin de 6 ans d’être sous la flotte pendant 20 minutes…

    Je crois à une révision des modes de transports, mais uniquement dans un univers urbain. Dès qu’on s’éloigne de ces zones, cela rend le raisonnement quasi caduque. D’ailleurs, ma situation est encore plus débile: je suis en zone fortement urbanisée, et pourtant, question transports en commun, c’est une vaste blague. Après 20H? Le quartier n’est plus desservi. Je rate le dernier bus, et je suis bon pour 20 minutes de marche à pieds… car bossant sur Paris, je suis bon pour le métro. Et essayez de faire entrer un vélo, même pliant, dans une rame de métro aux heures de pointe qu’on rigole…

    Ces réflexions ne dénigrent en rien les idées qui, belles sur le papier, ne sont pas toujours applicables. On fait ce qu’on peut. Il y a des fainéants qui prennent la bagnole pour aller chercher le pain au coin de la rue. Il y a les forçats qui font des dizaines de kms par jour à vélo, vaille que vaille. Il ne faut pas non plus que le vélo devienne un supplice, une contrainte, quand on peut avoir des solutions de rechange.

    J’estime enfin que l’idée de la location, le covoiturage et tout le reste amènent des contraintes différentes, qu’elles soient financières ou pratiques. Il n’y a pas de miracle: la voiture a un coût, et ce coût ne peut pas être mis en face des coûts liés à l’usage du vélo. Ce qui peut l’être, c’est sa capacité de répondre à des contraintes et des besoins spécifiques, que ce soit pour la mobilité au-delà d’une certaine distance, ou plus simplement tenir des délais intenables à vélo (cf mon exemple avec le train plus le gosse à déposer à l’école).

    • On peut évidemment vivre à fond dans le consumérisme individualiste que la société nous propose en ne vivant qu’en tant que salarié qui touche un salaire pour acheter toujours plus d’objets, personne ne prétend le contraire, mais c’est et ça restera toujours un choix.

      Il n’y a pas besoin de tomber dans l’extrême pour se passer de voiture, mais il est par exemple parfaitement possible de vivre avec ce que l’on produit, d’éduquer soi-même ses enfants, etc.

      je ne dis pas que c’est ce que je conseille à tout le monde, je suis le premier à vivre du consumérisme, mais je le fais en sachant que ce mode de vie est un choix et qu’il entraîne les conséquences que j’ai acceptées.

      Donc dire que la voiture est une nécessité est de toute façon faux, elle est TOUJOURS le fait d’un choix de vie.

      Personne ne nous oblige à avoir des horaires en nous collant un flingue sur la tempe, il est toujours possible de choisir, de nombreuses personnes vivent avec les horaires naturels et non avec les horaires administratifs, et ils vivent très bien.

      Je vous encourage à lire des auteurs comme Pierre Rabhi pour avoir des exemples.

      Encore une fois, je ne suis pas en train de prôner ce mode de vie plus qu’un autre : ce n’est pas le mien, mais cela montre que c’est parfaitement possible.

      Et je tiens à montrer qu’il est également parfaitement possible de vivre sans voiture en vivant ce que les occidentaux appellent « normalement » (en vivant du couple salariat/consumérisme) sans jamais avoir besoin d’une voiture si on l’a choisi.

      Je le dis clairement : je n’aurai jamais besoin de voiture dans la vie quotidienne tant que je resterai valide car je ferai toujours les choix qui me permettent de m’en passer.

      Ce n’est pas le choix que vous avez fait et je ne le reproche absolument pas, mais personne ne vous y a forcé, et les conséquences doivent donc être assumées en connaissance de cause.

      La fatalité ne peut servir d’excuse à l’usage de l’automobile.

      En revanche, je trouve ça assez grave de parler d’obligation alors que certains sont OBLIGÉS de lutter pour se nourrir ou que certaines femmes dans le monde sont OBLIGÉES de subir des excisions.

      Le poids des mots n’est pas anodin.

      • Le confort est une considération de « riche »… Les choix de vie sont tributaires de nos possibilités, et croire qu’on a « toujours » le choix est utopique malheureusement. Comme j’aime à le répéter, vivre en société, c’est tout autant des droits que des devoirs. Concernant ces fameux devoirs, certains créent une dépendance, parce qu’il y a un modèle de société qui dicte ses règles. Les horaires sont indépendants de notre volonté; la capacité de réponse des services tiers est indépendante de nos choix (ou presque); la nécessité de s’y adapter s’impose donc à nous sous la forme d’un devoir.

        Quand on a les moyens financiers d’avoir le choix, autant faire les bons. Quand on est tributaires d’une situation, là, c’est autrement moins évident de se poser ainsi en présumant que les choix sont uniquement dictés par le confort et/ou l’absence d’envie de faire autrement.

        Cela me fait songer à une petite histoire assez précise, qui m’avait fait autant sourire que grogner: un artisan gérant des terrains agricoles dans la montagne Suisse avait vu son pick-up vandalisé par des écolos harpies: pneus crevés, autocollants injurieux sur la pollution du véhicule…

        Lui avait répondu de la manière la plus intelligente -selon moi- à travers une affichette sur le véhicule en question
        « A ceux qui m’ont crevés les pneus, je vous invite à trimballer, à ma place, les 500 kgs de matériels, de semis, de terreaux, que je dois emmener dans les alpages pour faire fonctionner mon exploitation ».

        Bien entendu, on peut philosopher sur l’écologie, la dépendance… mais c’est avant tout oublier que la société elle-même a changé! Quid des villages qui n’ont plus le moindre commerce, la moindre structure administrative ou scolaire? Quid des gens qui veulent ne pas vivre empilés dans des cités dortoirs? Quid des gens n’ayant pas les moyens de se rapprocher de la ville parce que le coût du logement est trop élevé?
        Je reprends mon exemple: je me cogne, tous les jours, environ 3h30 de transports en commun. Je pourrais faire le choix de la voiture, mais il est absurde car plus cher, sans gain de temps, plus risqué, bref sans le moindre intérêt à quelque niveau que ce soit. Je pourrais me rapprocher? Mais à quel prix? Un quasi fois deux sur le coût de logement, ce que je ne peux tout simplement pas assumer. Donc, clairement, j’opte pour les transports en commun pour des questions purement pratiques. J’ai la conviction que le vélo ne peut pas être une doctrine viable, le vélo doit se poser comme une alternative logique, structurante, et pas uniquement comme un discours dogmatique sur la pollution de nos cités.

        On me cite le cas des pays qui usent du vélo… C’est oublier
        – Que les dits pays ont les infrastructures pour (parkings dédiés notamment)
        – Que le raisonnement ne vaut qu’en agglomération
        – Que le vélo est la solution pour les petits trajets
        Je n’ai rien contre le vélo, mais j’estime qu’il faut savoir regarder les choses en face, et bien saisir que la voiture s’impose et ce pas uniquement pour de viles questions de confort personnel.

      • Je vous encourage à lire les autres articles du blog qui répondent à nombre de vos questions et qui m’éviteront de répéter les mêmes réponses inlassablement.

        La société dont vous parlez est conditionnée par les choix qui sont fait, précisément, et c’est précisément par d’autres choix que l’on dirige cette société vers une autre voie.

        Et pour finir, je vous rappellerai que cette société qui vous sert de couverture, c’est VOUS qui avez choisi de vivre dedans, personne ne vous y force.

        Curieuse société qui FORCE les gens à conduire un engin à 10 000 € de moyenne.

        « La voiture c’est la liberté » qu’il disait.

      • Le lapidaire « vous choisissez ». Allez donc expliquer ça à n’importe quel ouvrier qui DOIT aller bosser, mais qui le fait à des horaires où les transports en commun ne sont plus fonctionnels, à une mère de famille qui doit concilier vie pro et privée pour nourrir ses gosses…
        STOP: l’argument du « choix » n’existe qu’en utopie, et surtout quand on a l’argent et le niveau pour le faire! C’est quand même dingue de se regarder le nombril en disant « je peux donc les autres le peuvent ». Faux, égocentrique et surtout cruel.

        Vivre en marge de la société? Ah? Et comment? C’est un monde ça; plutôt que de revendique le « JE peux le faire », explique donc à la communauté ton statut social, décris ton emploi et tes revenus, afin que chacun sache s’il peut, ou non, entrer dans le modèle en question. Ajoute également ta situation géographique, parce que quitte à prendre une leçon, j’ai envie de savoir qui le fait, et encore plus s’il est en mesure de m’expliquer comment vivre…

      • J’ai grandi à la campagne, j’ai parcouru de nombreuses régions et j’ai choisi d’habiter à Nantes (je ne suis absolument pas originaire de la région) car c’est la ville qui répondait le plus à mes besoins : une ville à taille humaine avec un bassin d’emploi très concentré, et une politique de transports en commun et de circulation cyclable volontaire.

        Je suis marié, j’ai un enfant et j’en attends un deuxième et j’habite dans un petit pavillon de ville en périphérie immédiate me permettant de me passer totalement de l’automobile.

        Au moment ou nous avons décidé de nous installer dans la région, ma femme et moi étions au chômage, à présent nous avons tous les deux un travail ou nous gagnons moins de 2500 € net à deux avec un enfant et bientôt deux à charge ainsi que deux animaux domestiques.

        Le fait de n’avoir AUCUN frais de voiture et de ne pas céder au moindre caprice de consommation nous permet de payer notre loyer sans trop de problème.

        Nous avons chacun changé fréquemment d’emploi dans la région (le temps de trouver un CDI, un travail qui nous plaît, etc, avec tout le lot de galères habituelles, elle comme moi n’ayant que le bac pour seul diplôme), et nous avons toujours trouvé un travail à moins de 15 km (le facteur chance étant limité étant donné le nombre de changements). Nous avons déménagé une fois depuis que nous sommes dans la région afin de se rapprocher un peu plus de mon travail, ma femme n’ayant pas d’emploi à ce moment, elle a depuis trouvé un travail à portée de transports en commun.

        En bref, nous sommes deux trentenaires avec des enfants n’ayant jamais eu d’automobile, ayant peu de diplômes et nous débrouillant comme on peut comme la plupart des « jeunes » dans cette fameuse société.

        Je ne dis pas que je suis le plus à plaindre, je suis un homme, je suis blanc (mais enfant d’immigrés avec un nom de famille étranger), je présente bien et je n’ai donc pas trop de difficulté à trouver un emploi malgré mon manque de diplôme (je suis passionné de géopolitique et d’histoire mais je n’aime pas le système scolaire et n’ai donc jamais pu m’engager dans les études interminables que proposent les postes dans ces domaines), l’accumulation de petits boulots permettant l’expérience que recherchent les employeurs offrant des postes plus valorisants (dans la limite de ce que m’offre ma situation, c’est à dire un poste qui m’intéresse mais payé au ras des pâquerettes). J’ai ainsi travaillé dans la mécanique vélo, dans la réparation informatique et dans l’édition logicielle, en apprenant sur le tas.

        C’est toujours très troublant de voir des gens parler d’obligation de se déplacer en voiture et d’expliquer que pouvoir s’en passer est un luxe lorsqu’on sait que certains n’ont même pas les moyens de payer leur permis de conduire et sont donc CONTRAINTS et OBLIGÉS de faire leur vie sans voiture. J’aimerais voir ces gens obligés de prendre leur voiture aller vers ceux qui n’ont pas les moyens d’en conduire une et leur expliquer qu’ils sont obligés de se déplacer en voiture.

        Plusieurs sociétés autres qu’occidentales n’ont pas d’accès à la voiture en masse car au-dessus du budget de la quasi totalité de leur population. Or, lorsque certaines de ces sociétés ont permis un développement des classes moyennes avec un accès au consumérisme de masse, la voiture a explosé dans leur population. La voiture est effectivement le paroxysme de la société consumériste permis par l’enrichissement des populations (il n’y a aucun jugement de valeur, c’est simplement un fait), qui peut donc consommer en masse et engendrer le besoin de l’automobile. L’excuse du « il faut bien que je consomme donc je suis bien obligé de conduire » n’a pas de valeur, plusieurs sociétés dans ce monde vous permettent de ne pas consommer si vous l’avez choisi. Maintenant, je ne suis pas persuadé que ces sociétés, ELLES, l’ont réellement choisi.

        La voiture est un LUXE, pas une obligation.

  7. Bonjour,
    Tout d’abord, que la voiture soit un luxe ou une obligation, quelle importance cela a-t-il ? Chacun juge selon ses besoins et ses moyens.
    Que la société actuelle soit infestée de voiture c’est une réalité, mais et après ?

    Notons que les prix pratiqués par la SNCF, société étatique, deviennent exorbitant, mais que dans le même temps l’Etat maintient une taxe délirante sur le prix à la pompe.

    • L’importance est le fait d’assumer ou non les choix que l’on fait.

      D’après ce que vous dites, la voiture ne vous gêne absolument pas, c’est un droit, on peut parfaitement ne tenir aucun compte des problèmes qui lui sont liés, le tout est d’en être conscient et de ne pas se cacher derrière un motif d’obligation.

      Je ne vais pas refaire un énième laïus sur les problèmes que posent la voiture, mais en utilisant votre voiture régulièrement, vous les acceptez et les assumez, vous prenez votre voiture en choisissant délibérément d’être responsable de ces problèmes et vous ne pouvez pas vous cacher derrière une quelconque obligation qui vous dédouanerait.

      Maintenant, vous ne semblez pas conscient des problèmes que pose la sur-utilisation de la voiture dans nos sociétés, c’est encore un autre problème. J’ai choisi délibérément de peu aborder ce thème sur ce blog car je ne veux pas jouer les moralisateurs et que je laisse à chacun ses propres principes moraux et ses propres idéaux seuls juges de sa conscience : certains suivent « la philosophie Bush/Thatcher » (le niveau de vie des [occidentaux] n’est pas négociable, il n’y a pas d’autre alternative), d’autres prennent conscience de certains problèmes et de certaines impasses, chacun est juge de sa bonne conscience et des responsabilités qu’il assume dans la vie quotidienne des 7 milliards d’habitants de notre planète, des problèmes environnementaux, des dictatures pétrolières et des main-mises sur les pays producteurs de matières premières.

      Tant qu’on sait et qu’on assume, chacun ses choix, les miens étant loin d’être irréprochables moralement.

      Maintenant, pour ceux que ça gêne, je tente à ma façon de proposer des alternatives, de mettre en avant les choix qui peuvent être faits et de montrer une autre voie. Je n’oblige personne à la suivre.

      • On peut également s’insurger contre le téléphone.
        Il n’est pas plus obligatoire que la voiture, et pollue les paysages urbains et ruraux de ses lignes téléphoniques.

        La sur-utilisation (et encore faudrait-il expliciter) de la voiture pose des problèmes, comme toute autre utilisation, mais tant que la voiture continue à être utilisée, c’est qu’elle comporte plus d’avantages que d’inconvénients pour les gens qui l’utilise.

        « chacun est juge de sa bonne conscience et des responsabilités qu’il assume dans la vie quotidienne des 7 milliards d’habitants de notre planète, des problèmes environnementaux, des dictatures pétrolières et des main-mises sur les pays producteurs de matières premières. »
        Absolument, de même que chacun est juge de sa bonne conscience quand il allume la lumière de son salon, et que ce faisant il contribue à l’exploitation en Afrique du combustible, ou de la pollution engendrée par la centrale au charbon qu’il fait tourner.

        Les choix sont libres et doivent être respectés, ce qui n’interdit pas les démarches instructives comme la vôtre. Pour moi, l’argumentation et la réflexion sont l’unique démarche possible pour faire évoluer une habitude (celle de la voiture), toutes les autres (notamment toutes celles déjà pratiquées par le gouvernement : péages, tva etc) sont à proscrire.

      • On peut s’insurger contre tout ce qu’on veut dans l’absolu, personne ne dit le contraire, c’est à chacun de choisir l’acceptabilité de ses actes par rapport à ses propres convictions.

        « mais tant que la voiture continue à être utilisée, c’est qu’elle comporte plus d’avantages que d’inconvénients pour les gens qui l’utilise. » Je pense que c’est tout à fait faux : l’excuse de l’obligation permet justement de se dédouaner en se rassurant sur le fait que les inconvénients sont inéluctables et qu’il est bien triste de constater tous ces désagréments mais qu’on n’a malheureusement pas le choix.

        Quant aux avantages/inconvénients, encore une fois, personne ne les conteste, il s’agit simplement de mettre en avant le fait qu’on oppose son propre confort comme avantage à la destruction du bien commun, mais il est vrai que c’est un choix de chacun et qu’il est parfaitement possible de privilégier sa propre personne avant toute considération du bien commun, c’est à chacun de juger selon ses propres valeurs.

        Maintenant, il convient de réfléchir aux alternatives et aux dépenses inutiles. Pour la lumière par exemple, le fait d’éviter toute utilisation irraisonnée de celle-ci permet une considérable économie d’énergie et permet ainsi de penser à d’autres sources d’énergie viables comme les énergies renouvelables : mais celle-ci ne sont crédibles que si l’utilisation inutile de l’énergie est fortement réduite.

        Pour le reste, pour l’utilisation incompressible de la lumière, il convient de savoir s’il existe d’autres alternatives : comment s’éclairer autrement, quelles solutions alternatives existe-t-il ? Quel est l’impact sur le niveau de vie ? Est-il acceptable ? Est-il problématique ?

        En ce sens, j’essaie de juger de l’obligation de certaines dépenses énergétiques et de juger la crédibilité des alternatives qui sont proposées : est-ce que le déplacement d’une personne nécessite toute l’énergie dépensée pour faire avancer le propre poids d’un véhicule tel qu’une automobile ou est-ce une dépense d’énergie dispensable ? Est-ce que ses alternatives sont crédibles et font-elles perdre un niveau de vie ?

        Quant aux choix du gouvernement, ils doivent aller dans le sens du bien être public et non du bien être individuel, à chacun de penser à son bien être individuel selon son âme et conscience et selon ses possibilités, ce n’est pas le rôle des services publics.

        Maintenant, vous semblez avoir une vision très libérale de notre société et je ne tiens pas à tomber dans le débat politique, ce débat existe en bien d’autres endroits et je vous propose d’aller en débattre tant que vous le souhaitez dans les lieux qui conviennent.

        Ici, la question est de savoir si la voiture est indispensable et si les alternatives qui existent sont crédibles, rien de plus, merci de respecter le but premier de ce blog, il ne me semble pas avoir mis en avant quelque argument que ce soit en faveur d’une répression de l’automobile sur ces pages et je pense respecter a chaque instant le libre choix de chacun.

  8. Pingback: En quoi favoriser la société de l’automobile handicape une partie de la population | Pas de Voiture

  9. Bonsoir à tous 🙂

    J’ai adoré cet article, et je suis sûr que je vais adorer le reste de votre blog ^^ Pour vous dire mon avis sur la question, je vais un peu « raconter ma vie » : je ne me suis pas fait que des amis, mais c’est instructif ^^

    Quand j’étais jeune (de 17 à 22 ans), je me déplaçais à vélo, à pied ou en tram, sur Grenoble. J’étais idéaliste, je n’imaginais pas devoir passer le permis un jour, encore moins avoir une voiture… Je prévoyais plutôt de passer le permis 125CC et d’avoir une petite moto toute bête. Mais la pression familiale a fait son effet… Du vélo, j’ai dû passer à la voiture.

    Alors, j’ai passé le permis « sur le tard » rapport aux autres jeunes de ma génération : à 22 ans. J’ai reçu le papier provisoire le jour de mon anniversaire, je m’en souviens encore ! Mais pour autant, je n’ai pas eu de voiture immédiatement. Mon permis ne m’a servi qu’à une chose : à justifier mon entrée en CAP… Conducteur routier 😀 J’ai roulé en super lourd et en 19 tonnes pendant près de cinq années, autant vous dire que j’ai pollué plus que mon dû. J’ai du arrêter ce métier, suite à une grave maladie et à un traitement (mais paradoxalement, j’ai toujours le droit de conduire une voiture, et même une moto si je le voulais ^^)

    Jusqu’au début de l’année 2014, je vivais sur Grenoble, donc transports en commun hyper développés et desservant presque toute l’agglo en moins d’une heure, sans stress autre qu’une grève une fois par an ^^ J’ai très peu utilisé ma voiture pendant ces années. Maintenant… J’habite à Guéret, dans la Creuse, et là, c’est absolument impossible de se passer de voiture ! Le relief est tel, et les infrastructures cyclables également (inexistantes), que les cyclistes (et encore plus les vélotaffeurs) se comptent sur les doigts d’une main en une semaine…

    Ajoutez à ça : un réseau de bus urbains tout juste embryonnaire (et passant toutes les heures), la gare SNCF la plus enclavée de France (obligé de passer par Paris pour rejoindre… Lyon ! Alors qu’il y a deux ans, un train direct Lyon => Limoges => Bordeaux existait), et des zones commerciales excentrées, aucun commerce alimentaire en ville… En plus (non, ce n’est pas fini !), l’état des chaussées est déplorable, vraiment casse-gueule pour les rares cyclistes… Place Bonnyaud, il y a 5 arceaux à vélo, dé…brouillez vous avec ça !

    Mais ça m’est absolument égal; Rien ne me retenant ici, je vais tout faire pour foutre le camp sur Limoges ou Poitiers, idéalement Nantes, j’aurai ainsi éliminé 90% des obstacles à la pratique sereine du vélo urbain ^^ Et c’est un futur Conseiller Technique Cycles qui vous parle ^^ Donc un boulot où la possession d’une voiture n’est pas une obligation. Ainsi installé, je mettrai au rencart ma voiture vieillissante, et je ferai tout en : vélo, marche à pied, transports en commun. A Grenoble, c’est plus que possible, à Nantes, je n’en parle même pas, et pour Poitiers et Limoges, ces deux villes comptent quand même un réseau de bus dynamique et une gare nationale chacune ^^

    DONC : vivre sans voiture, c’est carrément possible en grande ville (et plus que recommandé à Paris) (hormis les trous perdus genre Guéret), et envisageable à la campagne, pour peu que l’on prenne en même temps un chemin d’autonomie alimentaire, énergétique et matérielle 😀

    Désolé d’avoir raconté ma life, mais merci d’apporter une note différente au discours ambiant sur la voiture !

    A très bientôt.

    Trollounet

    • Bonjour et merci pour votre message et votre témoignage 🙂

      Je ne me suis pas trop occupé du blog cette dernière année, mon deuxième enfant étant arrivé au monde et étant très occupé dans ma vie de papa mais d’autres articles arriveront très certainement 😉

  10. Bonjour

    La voiture est aussi un plaisir. Un formidable outil de liberté et d’autonomie. Quand on en a les moyens financiers, je vois pas pourquoi on devrait culpabiliser d’en posséder une. Une voiture rend bien des services. Il faut juste être raisonnable et éviter de l’utiliser pour aller chercher le pain à l’autre bout de la rue par exemple.

      • Absolument aucun troll. Il y a peu de temps j’avais un emploi, avec un salaire qui me permettait d’entretenir une petite voiture alors que j’habite dans une grande ville. J’utilisais les transports en commun pour me déplacer dans l’agglomération, mais j’étais heureux de pouvoir conduire le weekend où pour les vacances. Bien que la voiture me coûtait cher. Mais j’adore conduire, tout simplement.
        Malheureusement entre temps je me suis retrouvé au chômage et un abruti a embouti ma voiture en stationnement peu de temps après.
        N’ayant plus les moyens de la remplacer et de l’entretenir pour le moment, je suis évidemment heureux financièrement. Mais dès que je pourrais me le permettre j’en rachèterais une.

      • Le problème est que cela n’a de rapport ni avec l’article ni avec le blog, personne n’a prétendu qu’on ne pouvait pas être heureux de conduire une automobile, certaines personnes prennent un grand plaisir à fumer la cigarette, tant qu’elles ne nuisent pas aux autres et qu’elles ne l’imposent à personne, qu’elles fassent ce qu’elles veulent avec leur corps.

  11. Bonjour,
    Je suis très content de voir cet article ! Effectivement, il serait nécessaire que ceux qui le peuvent de vivre sans voiture. En revanche, imaginons que ton contexte soit différent, je m’explique : Je n’ai pas choisi ma ville de résidence, je suis déjà établi dans mon travail et ma femme aussi. les transports en commun sont assez chers et ne desservent pas ma zone d’activité (à 18km de chez moi) . je dois être à 7h au travail (autant te dire qu’en hiver, de nuit, sur une nationale n’ayant pas de piste cyclable… à vélo ça doit être épique) . Par la même occasion, j’aime pouvoir prendre ma mère dans les bras tant que cela est possible, je rentre donc chez mes parents (300km A-R) 1 fois tous les 2 mois, ma femme fait de même pour la même distance (ce qui ferait un budget annuel minimum de 1440€).

    Et bien je n’ai pas de voiture ! Je t’avoue que pour aller voir les parents, notre budget en a pris un coup !! 60€/personne pour le bus (2h de trajet) ou 50 à 120€/personne en train (3 à 6h de trajet). Alors sur ce point, maintenant je loue une voiture/ fais du covoiturage. mais il est hors de question de prendre les transports en commun qui dilapideraient mon budget.

    Pour infos j’ai tout de même une petite moto 125 (que j’utilise qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il neige), certes ça pollue aussi mais si je fais le comparo avec une voiture je gagne environ 2h sur mes trajets journaliers. et l’économie annuelle entre moto + location/covoiturage et voiture est à minima de 1500€ (entretient, assurance compris) et je ne parle même pas du prix des péages et du temps passé à chercher des places.

    Contexte particulier : nous n’avons pas d’enfants. mais je doute que là ou je vis, ça changerai grand chose a ma façon de faire.

    Dans mon cas, quelle alternative à la moto me suggèrerais tu? pour me passer intégralement de voiture ou disons de véhicule motorisé, et ce sans dépenser plus qu’avec ma moto… ?

    Tu trouveras également prochainement sur un blog fraichement crée, un article sur ma vie sans posséder de voiture. avec le contexte et tout et tout, ainsi que les solutions que j’utilise. il sera en ligne dans les prochains jour, et j’aimerai ton avis. Merci d’avance.

  12. Pingback: Résistance face à la possession de la voiture – M2 Marketing Université de Reims

  13. ok. j’habite dans un village. Je fais 20 km allé-retour pas jours pour aller travailler.
    A 5h du matin dans les marés comme la journée, aucun transport en commun n’est dispo.
    Le blabla du  » la voiture on peu s’en passer, je vous verais bien en hiver a -2 degrés ou sous la pluie …. à 5h du matin et aprés 18h faire 30 min de vélo pour aller et rentrer du travaille contre 10 min en voiture à l’abris des intempéries.

  14. Pingback: Paris sans voiture : un choix de vie loin d’être inconcevable

  15. Je ne me sens plus seul à présent !!
    J’avais vraiment l’impression d’être un extra terrestre parmi tous ces ori (objets roulants identifiés) à 4 roues.
    Ca fait 12 ans maintenant que je me passe de voiture (env 50 utilisations par an quand même)
    Mon seul regret est de ne pas avoir fait cela plus tot, car je n’étais pas conscient de la pollution et ma fainéantise primait sur ma motivation.
    Thomas

  16. C’est vrai que quand on dit aux gens qu’on a pas de voiture/permis et qu’on est un homme… Certains nous voient comme un boulet ou un homme castré. Toujours mal perçu. Même une femme en bagnole qui voit un type en vélo, le juge inintéressant et inférieur à elle.

    C’est assez dingue comment la voiture s’est imposé comme « une évolution humaine ». Les autres peuvent même vous faire culpabiliser de ne pas en avoir.

    Intéressant ce blog

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